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Entrer au RGASPI : conseils d’un usager

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Façade du bâtiment du RGASPI

Le chercheur ou l’étudiant français qui se rendrait pour la première fois à Moscou pour y consulter les fonds du RGASPI risque de se sentir passablement déconcerté, surtout s’il n’a jusque là fréquenté que des centres d’archives français ou occidentaux. Quelques conseils peuvent s’avérer utiles.

Le bâtiment est l’ancien Institut du Marxisme-léninisme de l’époque soviétique, qui avait déjà vocation à rassembler et conserver les documents émanant de l’Internationale communiste. Sis en plein centre de Moscou, rue Bolchaya Dmitrovka, entre les stations de métro Teatralnaya et Tchekhovskaya, il tourne le dos à un square qui le sépare de l’Hôtel de Ville et de l’artère principale de la capitale, la Tverskaya. L’édifice contraste d’une manière saisissante avec les façades rutilantes qui l’environnent, théâtres, cafés branchés, banques, sièges d’administrations municipales ou d’État, magasins de luxe, sous le regard qu’on peut imaginer tristement résigné des portraits en bas-reliefs de bronze de Marx, Engels et Lénine qui en surplombent l’entrée. Pour la suite n’hésitez pas à suivre la visite en direct grâce à l’outil proposé par le RGASPI.

Au fond du hall d’entrée, une guérite vitrée barre l’accès aux étages. Au-delà, une imposante statue de Lénine scrute les arrivants. Pour franchir cette étape, tant que vous ne disposez pas du précieux propusk, mieux vaut avoir pris rendez-vous avec quelqu’un de la maison, ou sinon, si vous n’êtes pas russophone, vous faire accompagner d’une personne qui a ce talent. À défaut, le ou la policière de faction vous désignera dans un coin du hall un téléphone d’où vous pourrez passer un appel dans les bureaux. Là encore, mieux vaut connaître le numéro d’un interlocuteur, sinon, composez un de ceux qui sont inscrits sur le papier scotché à proximité. Si quelqu’un répond qui ne vous comprend pas, patience, et il vous trouvera un interlocuteur avec qui vous pourrez converser.

On descend alors vous chercher, et un ascenseur vous hisse jusqu’au 5e étage. La présidente de salle a son bureau à l’entrée de la salle de lecture. Depuis quelques années, l’accueil est parfois  assorti de quelques mots d’anglais. Les formalités administratives, sur présentation de votre passeport et du motif de votre recherche, prennent une bonne heure. Muni du propusk, il vous faudra ensuite comprendre les jours et heures d’ouverture, et surtout de fermeture, fluctuants, afin de pas être pris au dépourvu au milieu d’une consultation ; saisir l’enregistrement et le rangement des cartons ou registres qui vous sont déposés dans un casier personnel métallique, fermé à clé, dans un réduit voisin… Si un détail ou une étape du fonctionnement vous échappe, vous aurez pris soin de conserver le nom et le numéro d’appel de l’employé interprète, mais à défaut, un confrère russophone viendra aimablement vous tirer d’embarras. Si vous devenez un habitué, vous arriverez probablement à étendre vos possibilités de consultation des trois jours d’ouverture au public aux cinq jours ouvrés du personnel, en vertu de la brièveté de votre séjour et de l’abondance des sources à consulter. Une mention spéciale vous sera alors apposée sur votre propusk.

La salle de lecture se présente sur deux niveaux, meublée de bureaux en bois, de vitrines et de tapis d’époque. Principal élément décoratif, un immense tableau de Lénine haranguant la foule couvre tout un mur. Vous éprouverez peut-être encore quelque difficulté à trouver une place pourvue d’une prise à portée de fil où brancher votre ordinateur, surtout si vous avez à utiliser un des lecteurs de microfilms ou un des postes informatiques pour les documents numérisés. Une fois familiarisé avec les principes du lieu, vous devriez apprécier d’y travailler, d’autant que le personnel s’efforce désormais de vous comprendre et de vous faciliter l’accès à la plupart des documents ; il lui arrive même de prévenir obligeamment certaines de vos demandes, ou d’en suggérer. Des postes dédiés permettent par ailleurs d’avoir accès sur place à la documentation INCOMKA, ce qui est parfois pratique pour trouver ou vérifier rapidement un document.

Et quand bien même vous resteriez insensible aux charmes du RGASPI, vous pourrez vous rasséréner en vous adonnant durant vos loisirs aux merveilleuses visites, découvertes et excursions que vous permet la ville de Moscou.


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